Le campagnol terrestre | ![]() |
Le campagnol terrestre, Arvicola terrestris, est un mammifère rongeur de le famille des Cricétidés, sous famille des Arvicolinés.
Il existe deux formes, la forme fouisseuse et la forme semi-aquatique.
La forme semi-aquatique est inféodée aux milieux aquatiques et occupe surtout les berges des rivières et canaux ainsi que les marais pourvus d'une végétation abondante ou elle creuse un terrier assez complexe. En France ses limites de distribution ne sont encore pas bien connues, elle ne serait présente que sur la frange littorale des départements de la Somme, du Pas-de-calais et du Nord.
6- Le Phénomène de pullulation cyclique
L'aire de distribution de la forme fouisseuse est vaste en Europe : France et Espagne (Massif du Jura, Massif Central, chaîne des Pyrénées,...) Grande Bretagne, Europe de l'est. |
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Le campagnol terrestre est un herbivore. Sa consommation quotidienne équivaut à son poids en racines, de préférence charnues, type pissenlits, légumineuses, bulbes et rhizomes. Il ne boit pas.
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En France, la forme fouisseuse occupe les sols frais et humides. En dehors des zones de moyenne montagne, les populations sont espacées et occupent les jardins, les vergers, quelques cultures et prairies. Il peut être rencontré jusqu'à 2500 m.
Dans un premier temps ils colonisent les réseaux de taupes. Les terriers sont creusés profondément et suivent plusieurs niveaux. Il est possible de distinguer un niveau de galerie superficiel à moins de 20 cm de profondeur, un autre plus court peu descendre de 40 cm jusqu'à 1 m, il contient les nids, favorables pour passer la mauvaise saison et la reproduction. Son réseau peut atteindre 60 m. Les tumuli ont un diamètre de 15 à 25 cm, et une hauteur de 5 à 10 cm.
Le campagnol creuse ses galeries à l'aide de ces incisives. Il repousse la terre derrière lui en coordonnant les mouvements rapides des pattes avant avec ceux plus lents des pattes arrières. La terre est expulsée sous forme de tumuli, qui servent d'indices pour déterminer le degré d'infestation des parcelles.
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4- Une reproduction explosive :
Le campagnol atteint une maturité sexuelle à l'âge de 2 mois. Sa période de reproduction s'étend d'avril à octobre. Sa durée de gestation est de 21 jours. 5 à 6 portées par an sont possibles, avec 2 à 8 petits par portée.
Voici un exemple de descendance d'un couple de campagnols au cours d'une année :
Le rendement fourrager chute de 50 % en moyenne et peut aller jusqu'à - 80 %.
L'impact des campagnols sur la composition botanique des prairies et son évolution n'est pas négligeable. Les légumineuses subissent une forte régression, alors que les graminées de moindre qualité fourragère augmentent, et d'autres plantes indésirables apparaissent, entraînant une diminution de la qualité fourragère. Ceci se répercutant sur la qualité de la production laitière, avec notamment une baisse du taux protéique, l'apparition de germes butyriques dus à la présence de terre.
D'autre dégâts peuvent être constatés en cultures céréalières, dans les vergers, les vignes, les forêts et espaces d'ornements et cultures maraîchères.
6- Le Phénomène de pullulation cyclique :
Le cycle de pullulation du campagnol terrestre est pluriannuel, il dure 5 à 6 ans. Il se décompose en quatre phases bien distinctes, avec des pics d'amplitude variable : La phase de base densité, la phase de croissance, le pic de pullulation et la phase de déclin.
L'évolution du cycle est notamment limitée par l'action et le niveau d'abondance des prédateurs, les conditions climatiques, les parasites, les maladies et la capacité d'accueil du milieu.
Voici un exemple d'évolution de l'infestation en campagnols terrestres sur 8 années sur le département du Doubs (Brischoux et al., 2000) :
Le campagnol terrestre peut être le vecteur de maladie, notamment l'échinococcose alvéolaire.